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Créer l’espace d’écriture

Tel que mentionné à la page d’accueil, je lance ici une sorte de journal littéraire sur lequel je veux partager mon quotidien, mes émotions et mes expériences, tous liés à l’activité d’écrire.


Mon premier billet traite des embûches que je rencontre. Peut-être avez-vous les mêmes, peut-être sont-elles différentes ? Je serais curieuse de les connaître.


Première difficulté, le temps : se réserver quelques heures pour me consacrer à cette passion qui m’habite et m’obsède tant que je n’ai pas dominé le besoin de me soumettre aux exigences de la routine familiale. Comme au mois de mai de cette année, tiens ! Laissez-moi vous raconter.


J’arrivais de l’épicerie où j’avais acheté mes fleurs pour la fête des mères et d’où je rapportais les aliments qui composeraient le souper. Juste avant, j’avais conduit jusqu’à la station de métro mon fils qui partait travailler. De retour à la maison, j'ai jeté un coup d’œil à la boîte de messagerie du téléphone et j'ai donné à manger au chien qui venait d’être opéré (je devais le nourrir toutes les heures d’une substance molle et malodorante). J’ai ensuite ouvert mon écran de portable et j'ai souhaité bon anniversaire à deux amis Facebook, parcouru les publications du jour, partagé quelques-unes et répondu à quelques autres, sur la page et dans Messenger. J'ai consulté mes courriels, et l’agenda pour ne rien oublier, ainsi que les grands titres de l’actualité. Parce que j'ai entendu le facteur, je me suis levée et je suis aller ramasser les enveloppes tombées sur le plancher.

Chaque jour, une multitude d’activités tourbillonnent dans mon emploi du temps.


Je regarde ma montre. Oui, je jouirai d’une ou deux heures pour travailler, d’où j’ampute une dizaine de minutes pour me mettre en état. Exercice de respiration et de méditation : chasser l’inutile du cerveau, préparer cette coupe mystérieuse à recevoir les fruits de l’inspiration.


Deuxième difficulté, l’humeur : dès mon lever, une foule d’émotions interfèrent avec la disposition d’esprit à laquelle j’aspire avant d’écrire. L’anxiété et l’insécurité apparaissent les premières : il y a tant à faire. S’ajoute la frustration d’accomplir les choses à moitié, de renoncer à réaliser l’ensemble des tâches que je m’étais assignées. L’impatience et l’irritabilité jumelées à l’impuissance et à la culpabilité s’invitent à leur tour, compagnes indésirables mais inévitables du petit déjeuner qui me tourmentent jusqu’au moment où je dépose mon fils à la station de métro. La gestion de temps d’un jeune homme de vingt ans, qui ne ressemble en rien à la mienne, crée entre nous quelques flammèches de discorde ! Bref, tous ces sentiments qui surgissent après le réveil, je dois les ranger de côté lorsque je m’assois devant l’ordinateur. Pas facile.


Troisième difficulté, le lieu : aménager un endroit tranquille où je peux me retirer. Lorsque je me suis remise à l’écriture, je m’installais sur une petite table pliante dans le salon. Les interruptions trop nombreuses causées par le va-et-vient familial m’agressaient à un point que je préfère ne pas décrire. Une de mes sœurs m’a suggéré de me réfugier dans un de ces cafés qui offrent des espaces de travail collaboratif. J’ai squatté pendant dix mois un bureau sur la rue Saint-Jacques, dans un endroit où je ne connaissais personne. C’était plutôt efficace, mais l’aller-retour écourtait le temps disponible d’une heure entière. L’an dernier, j’ai aménagé une pièce dédiée à ma nouvelle activité, côté jardin. L’injonction de ne pas déranger quand la porte est fermée n’est pas toujours respectée, mais bon, je ne me résous pas à installer une serrure.


Quatrième difficulté, choisir la discipline qui convient : accepter de procéder de façon personnelle, d’une manière qui ne correspond en rien aux conseils d’auteurs confirmés, par exemple écrire la nuit ou au petit matin. Impossible ! Quand je travaille le matin, je ne me sens pas au top. Je n’atteins ma vitesse croisière qu’après l’heure du lunch. Je me couche tard, dors longtemps, et ne me lève qu’une fois la rue désertée des automobiles de mes voisins. L’après-midi demeure pour moi le moment de la journée où mon cerveau est le plus alerte. Autre exemple : écrire tous les jours, un nombre déterminé de pages. Utopique ! Je suis incapable de nier l’existence de ma famille à ce point et donc, les week-ends, je redeviens une épouse, une mère, une sœur, une amie à temps plein. Par contre, du lundi au vendredi (à l’exception des semaines de vacances de mon mari…), j’atteins une certaine assiduité.


Cinquième et dernière difficulté : l’atmosphère. La musique émet en moi des vibrations créatrices très efficaces. Toutefois, je ne trouve pas toujours la pièce qui convient. Je possède une série de CD qui m’inspirent et que j’écoute en boucle. Quand je suis tannée de répéter les mêmes pièces, je me rabats sur la radio qui diffuse des airs classiques. Les chœurs d’enfants opèrent sur moi comme de la magie. Malgré ce que je viens de dire, le silence s’avère mon plus grand ami. Je l’accueille avec plaisir, consciente de sa nature sauvage et de sa propension à se sauver au moindre dérangement.


Soyez les bienvenus dans mon univers.



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